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Le retour de Tocqueville

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26 octobre 2007

DEUX COQS CHEZ LES AIGLES

La Coupe du Monde terminée, les Français de New York se réconcilient avec le terrain. Le récit de deux d'entre eux fraîchement arrivés en territoire Eagles, l'équipe américaine de Rugby...

« Partout ou je suis allé, j’ai joué au rugby, raconte Thomas Chevallier, arrive à New York en août dernier pour un VIE à la Société Générale. A 27 ans, il a déjà planté ses crampons de rugbyman amateur dans les pelouses yvelinoises de Montesson et d’Houilles, avant de jouer à Reims et en Angleterre dans le cadre des études en école de commerce.

Aujourd’hui, handicapé par la rupture du tendon supérieur de son petit doigt, il ne pourra participer au prochain match de son nouveau club, le New York Rugby Club (NYRC): « Le docteur m’a dit que j’en aurais encore pour un mois et demi », dit-il en regardant son atèle un peu désabusé, assis dans les tribunes.

Pendant ce temps-la, l’autre coq gaulois du NYRC, David Levaï fait des sprints, un ballon oval à la main, au milieu de ses coéquipiers. Désormais diplômé de Columbia et « boosté par l’effet Coupe du Monde », ce Parisien de 28 ans a décidé de rechausser les crampons, cinq ans après son dernier tournoi universitaire : « Quand je suis arrivé, j’ai eu le droit au petit surnom de « Frenchie », se souvient David, qui s’est inscrit en septembre dernier. L’intégration s’est très bien passée. L’ambiance est très sympa ».

Deux fois par semaine, les deux Français se retrouvent pour l’entraînement sur le terrain synthétique du Pier 40 Courtyard Field, dans l’Est de Manhattan, avec une trentaine d’autres joueurs. Avec quelques matches dans les pattes et surtout une dose d'entraînements, ils se sont rapidement adaptes a un jeu plus physique que ce qu'il ne connaissait jusqu'à présent: « Ils sont plus costauds qu’en France  mais techniquement, le jeu n’est pas aussi fin, observe Thomas, qui joue 3ème ligne. Les sorties de balles sont moins nettes. Le jeu moins propre. C'est un peu le rugby que l'on jouait il y a dix-quinze ans en France ! ».

"UN GÉANT QUI SE RÉVEILLE". David et Thomas sont surtout les observateurs privilégies du développement du rugby aux États-Unis. Au NYRC, le nombre d'inscrit a double en cinq ans en particulier a la suite de la création d'une section -19 ans, affirme David Levine, Président du club. Le NYRC compte désormais 200 joueurs, ce qui en fait l'un des clubs les plus courus du pays.

Au niveau national, le nombre de licencies augmente en moyenne de 30% par an depuis trois ans, atteignant aujourd'hui 250 000, selon USA Rugby, la Fédération américaine.

Celle-ci s’est récemment engagée dans un plan de restructuration interne dont l’objectif est de doter, a terme, chaque État américain d’un « centre de performance » pour « décharger les clubs de la paperasserie administrative et leur permettre ainsi de mieux promouvoir le rugby », selon Katie Wurst, responsable du développement du Rugby a la Fédération.

A New York, depuis 2003, Play Rugby USA, un organisme partenaire de USA Rugby, a ouvert des programmes after schools dans 40 lycées des cinq boroughs – dont le Lycée Français. Le nombre de lycées proposant ce types de programmes a été multiplié par 5 sur les 18 derniers mois, souligne Mark Griffin, Président de Play Rugby USA, n’hésitant pas a qualifier le rugby de « géant qui se réveille » aux États-Unis.

"LE RUGBY NE PERCERA JAMAIS". Mais il reste beaucoup a faire pour atteindre la Terre promise a en croire nos deux Français : « Quand j’ai voulu acheter mon équipement, j’ai fait plusieurs magasins de sport sans rien trouver pour le rugby, explique David. J’ai finalement acheté des chaussures de football américain », dit-il montrant la semelle de ses chaussures. 

Thomas, lui, est plus catégorique: « Le rugby ne percera pas aux États-Unis. C’est culturel. C’est comme pour le base ball en France, affirme-t-il. Il y a déjà trop de sports physiques populaires aux États-Unis. Il n’y a pas de place pour le rugby». « A New York ça marche parce qu’il y a des expats. En dehors, c’est plus difficile », renchérit David.

A l’entraînement de l’équipe masculine, dirigée par un Sud-Africain, nos Frenchies côtoient ainsi des Néo Zélandais, des Anglais, des Argentins voire même des Russes, souvent aux États-Unis de façon temporaire.

« Dans notre équipe, on a des jeunes qui font du rugby soit parce qu’ils n’avaient pas les notes pour aller au college pour faire du football américain, soit parce qu’ils n’en avaient pas les moyens », souligne Thomas. « Comme pour le football, l’avenir du rugby aux États-Unis passera par les filles », ajoute-t-il, en regardant le quart de terrain ou s’entraîne l’équipe féminine, championne nationale de Division 1 en 2006.

Signe encourageant : le rugby féminin de Division 1 a obtenu en 2002 le statut de sport émergent, les division 2 et 3 en 2004. Ce qui signifie concrètement un accès plus facile aux infrastructures sportives et des bourses plus conséquentes pour les sportifs. Aux États-Unis, 47% des licenciés sont des femmes.

Picture_237Ci-contre: David Levai et Thomas Chevallier

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16 septembre 2007

ENTRE MANHATTAN ET STATEN ISLAND

En soi, le trajet de Whitehall, dans le Sud de l'île de Manhattan, à Staten Island, une île située au Sud de Manhattan, n'offre que très peu d'intérêt. De l'avis de beaucoup de new yorkais, Staten Island n'est que le repère des Stat-rats, surnom peu élégant donné aux habitants de Staten, ou encore la terre de routes, de chemins de fer et de grandes surfaces qui ne sauraient en aucun cas, selon eux, correspondre à ce que la majorité considére comme "beau".

Comment  expliquer alors l'importance de la foule qui s'apprête à embarquer ce dimanche à bord du Samuel I. Newhouse, l'un des dix ferries qui fait quotidiennement le trajet, gratuit et d'une durée moyenne de 15 minutes, entre le Whitehall Terminal de Manhattan et le Saint Georges Terminal de Staten Island? Comment expliquer l'impatience de ces deux touristes britanniques, d'une quarantaine d'année chacun, s'équipant de leur appareil photo numérique alors qu'un énorme panneau lumineux, affichant 2:oo pm en lettres vertes, invite les passagers à embarquer?

Cinq minutes auparavant, les plus impatients s'étaient massés devant le porte coulissante de la Gate 1 (il y en a deux) du terminal, en espérant avoir les meilleures places. L'excitation fait quelques peu oublier la température relativement basse de Whitehall, un immense terminal aux murs blanc-métallique, où il est possible d'acheter snacks et boissons avant la traversée, regarder amusé les panneaux invitant les fumeurs à arrêter de fumer et les garçons à devenir Marins, ou encore se laisser bercer par le défilement de bandeaux lumineux oranges sur les trois écrans du terminal informant ceux qui veulent l'être de la distribution de patches de nicotine en début de semaine dans l'enceinte du terminal.

A 14h00 piles, le Samuel I. Newhouse arrive à bon port et la salle se lève d'un seul homme pour s'agglutiner derrière la vitre de la porte coulissante. Le bateau, de couleurs orange et noir, capable d'avaler 6 000 personnes, déverse un flot humain composé principalement de familles, qui s'écoule bruyamment vers la station de métro située au sous-sol.

Puis, notre tour arrive.

Sitôt la porte ouverte, la plupart des touristes, généralement armés de leur appareil photo et d'une boisson gazeuse, se dirigent vers les places assises situées de part et d'autre du navire, ou directement vers la proue de celui-ci pour pouvoir bénéficier des meilleures places pour le spectacle qui va suivre.

Il ne faut pas perdre de temps. Les amarres sont larguées. Les bateaux partent tous les quarts d'heure en semaine, toutes les heures ou demi-heures le week-end. Une voix métallique a beau égrainer les consignes de sécurité, les passagers, excités, sont déjà ailleurs.

Et puis, le moment que tous attendent. La voici qui apparaît, enfin, au loin, belle et majestueuse sur son rocher de verdure: la Statue de la Liberté. Au moment de passer devant, l'observateur ressent un sentiment indescriptible, peut-être celui des immigrés arrivant il y a plus d'un siècle par bateau à New York pour commencer une nouvelle vie...

15 août 2007

LA SAGA DE l'ETE: LES VACANCES DE M.SARKOZY : Apportera-t-il le fromage?

The New York Times revient sur le repas entre la famille Bush et Nicolas Sarkozy, venu seul mais avec des flageolets en cadeau...

Reporter’s Notebook

A Quiet Weekend in Maine With Family and Presidents Evan Vucci/Associated Press

President Bush and his father greeted President Nicolas Sarkozy of France. The three met privately and went on a boat ride. By SHERYL GAY STOLBERG Published: August 12, 2007

KENNEBUNKPORT, Me., Aug. 11 — The tricolor flag of France flapped in the wind on Saturday afternoon over the craggy seaside promontory known here as Walker’s Point. President Bush greeted his French counterpart, Nicolas Sarkozy, with a hearty clap on the shoulder.

Mr. Sarkozy, looking relaxed in a blazer and jeans, kissed Barbara Bush’s hand. And the menu, for what the White House billed “a casual family lunch,” most certainly did not include freedom fries. “We’re going to give him a hamburger or a hot dog, his choice,” Mr. Bush said as he waited for Mr. Sarkozy to arrive. He was flanked by the first lady, Laura Bush, his parents and members of the extended Bush clan, including grandchildren who had made welcome signs — “Bienvenue Monsieur Le President” — with pictures of lobsters.

Mr. Bush went on with the menu, occasionally interrupted by his wife: “He’s got some baked beans,” Mr. Bush said. “If he likes baked beans he can have that as well.” (“Native Maine corn,” Mrs. Bush interjected.) “There’s corn on the cob, real fresh this time of year,” he continued. (“Salad, fresh tomatoes,” the first lady added.) “If he feels like it, he can have him a piece of blueberry pie, fresh blueberries up here in Maine.” “Do you think he’s bringing cheese?” Mr. Bush was asked. “I think he’s bringing good will,” the president replied. Mr. Bush said he and Mr. Sarkozy would take about 45 minutes of “private time” to talk about the “complicated world,” including the nuclear ambitions of Iran.

The White House later reported that the first President Bush also attended the meeting; afterward, the three took a spin on the elder Mr. Bush’s cigarette boat. The lunch — attended by a smattering of other Bush relatives, including the president’s daughters, Jenna and Barbara, his brother Jeb and his sister Doro — was much more about networking than foreign affairs.

“It was more of social importance and psychological importance than strategic importance,” said Ivo Daalder, an expert in American-European relations at the Brookings Institution. Mr. Bush is a president who places a high premium on personal relations, and he made little secret of his distaste for Mr. Sarkozy’s predecessor, Jacques Chirac.

Like Mr. Chirac, Mr. Sarkozy, 52, is no supporter of the war in Iraq. But he is much more Mr. Bush’s speed — youthful, vigorous and, in his own words, proud to be known as “Sarkozy the American.” Not to mention the fact that he is currently vacationing on the shores of Lake Winnipesaukee in New Hampshire.

The last time the two presidents met, at a summit of leaders of industrialized nations in June, Mr. Bush was ill with a stomach bug. In a bit of a reversal, Mr. Sarkozy’s wife, Cecilia, and two of their children backed out of the lunch Saturday; Mr. Sarkozy said they had sore throats.

The Sarkozy visit was the president’s one public appearance during a weekend in which he has otherwise tried to lie low. The Bushes are in Kennebunkport to attend the wedding of a family friend; the president has taken boat rides with his father, and on Friday evening he visited the United States ambassador to France, Craig Stapleton, who maintains a home here and whose wife is a Bush relation.

Mr. Bush himself made clear that his real vacation would begin Monday, when he goes to his ranch in Crawford, Tex. “I’m a Texan, I like my place down there,” he said, though he mused that he would “absolutely” accept an invitation from Mr. Sarkozy to go to France, “particularly if he could find a place for me to ride my mountain bike.” sarko

From a political perspective the Bush-Sarkozy friendship might not do either man much good. Mr. Sarkozy has been taking hits at home for being too pro-American, and Mr. Daalder says Americans, who still have a fairly negative stereotype of France, do not much care whether their president cozies up to the French.

“The issue isn’t whether Americans want it,” Mr. Daalder said. “The issue is Bush doesn’t have the luxury of choosing his friends. There are not very many out there.”

Mr. Bush, for his part, was careful not to portray himself as too much of a Francophile. “No I can’t,” the president said, asked by a journalist if he could say something in French. “I can barely speak English.”

12 août 2007

LA SAGA DE L'ETE: LES VACANCES DE M.SARKOZY - Quand Nicolas rencontre George

Nicolas retrouve son meilleur ami George et sa famille. Cécilia trouve une excuse pour ne pas venir. Publié par l'AFP

La famille Bush reçoit Nicolas Sarkozy sans Cécilia, souffrante
20h55 - 11/08/07

KENNEBUNKPORT (AFP) - Le président américain George W. Bush a chaleureusement reçu à déjeuner samedi son homologue français Nicolas Sarkozy, disant comprendre l'absence inattendue de Cécilia Sarkozy, et confirmant sa volonté d'effacer les querelles passées avec la France.

A son arrivée, M. Sarkozy a expliqué que son épouse et deux de ses enfants souffraient d'une "angine blanche" les empêchant de participer au pique-nique à la résidence familiale de Kennebunkport (Maine, nord-est).

"Le pire", a-t-il dit en souriant, "c'est que c'est moi qui la lui ai passée".

"Nous sommes déçus qu'elle soit malade mais nous comprenons", a déclaré M. Bush lors d'une brève mais très chaleureuse apparition des deux hommes devant la presse.

Cette absence annoncée in extremis est apparue comme la fausse note de ce rendez-vous visant à instaurer une relation personnelle entre les deux hommes, et dont la Maison Blanche avait souligné avec insistance qu'il serait "familial" et informel.

Avant de partager un pique-nique de hamburgers et de hot-dogs --et non des homards, la spécialité locale-- et de déguster une tarte aux myrtilles, M. Sarkozy, M. Bush et le père de ce dernier ont eu un entretien de 45 minutes. La présence de l'ancien président George Bush (1989-1993) souligne le caractère informel de la discussion, a insisté une porte-parole de la Maison Blanche.

M. Bush a indiqué que les dossiers internationaux les plus cruciaux du moment seraient évoqués, et notamment le défi nucléaire iranien.

Mais pour les deux hommes, l'objectif essentiel de la rencontre était de faciliter le réchauffement des relations entre les deux pays.

M. Bush et les siens ont préparé un accueil soigné au chef d'Etat français.

Le drapeau tricolore avait été hissé en haut du mât de la propriété de bord de mer. Le couple présidentiel, accompagné par M. Bush père et son épouse Barbara, a accueilli le président français vers 12H00 (16HOO GMT), par un temps superbe. Les plus jeunes enfants de la famille avaient préparé des pancartes de bienvenue. Fait exceptionnel, les filles jumelles du président Bush étaient présentes pour l'occasion.

M. Sarkozy, en jeans, chemise blanche, blazer marine et mocassins de daim, a joué le jeu de cette simplicité voulue.

Après une accolade très amicale et une poignée de mains au président, une bise à son épouse Laura et un baise-main à la mère de M. Bush, il s'est lancé dans une description enthousiaste de la relation franco-américaine.

"Cela ne fait jamais que pratiquement 250 ans que la France et les Etats-Unis sont des alliés et des amis", a-t-il lancé, en évoquant une biographie de Lafayette qu'il est "en train de terminer".

"Quand on voit, sur la côte atlantique, tous les cimetières avec des croix blanches, ce sont de jeunes Américains qui sont venus mourir pour nous. C'est plus important que M. Sarkozy et M. Bush", a-t-il poursuivi, louant encore en termes appuyés la "grande démocratie" américaine.

"Alors, sommes-nous d'accord sur tout? Non, parce que dans une famille on peut avoir des désaccords. Mais on est dans la même famille, c'est ça la vérité", a-t-il dit.

"Nous avons de bonnes relations avec la France, évidemment nous avons eu des désaccords", avait commencé M. Bush, citant "l'Irak en particulier". "Mais je n'ai jamais permis", a-t-il continué, "que des désaccords nous empêchent de trouver d'autres moyens de travailler ensemble".

Le déjeuner a été suivi par une promenade en bateau d'une demi-heure pour M. Sarkozy et MM. Bush père et fils. Le président français a ensuite regagné Wolfeboro (New Hampshire), à 80 km, où se poursuivent ses vacances.

6 août 2007

LA SAGA DE L'ETE: LES VACANCES DE M.SARKOZY - La maison du bonheur

Décidemment, la ville de Wolfeboro se passionne pour la vie de Nicolas Sarkozy, en particulier pour son lieu de résidence, une maison prêtée par un ancien dirigeant de Microsoft...

Après la publication sur le site internet de Wolfeboro de rumeurs sur une probable visite du président au Musée de la Guerre du New Hampshire, une télévision locale a diffusé des images de la maison dans laquelle Nico réside avec sa famille.

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4 août 2007

LE RÊVE AMERICAIN CONTINUE... MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS?

Le Pew Charitable Trusts publie un rapport laudatif sur la mobilité sociale aux Etats-Unis, tout en mettant en garde contre une possible panne de l'ascenseur social.

Près d'un million d'immigrés légaux tous les ans depuis le début des années 90, 500 000 clandestins... deux siècles après l'arrivée de la première vague massive d'immigration, le rêve américain fonctionne toujours, selon un rapport du think tank indépendant Pew Charitable Trusts intitulé Economic Mobility of Immigrants in the United States. "Compte-tenu des faibles revenus que ces immigrés auraient perçus dans leur pays d'origine, c'est une réussite remarquable pour les États-Unis que de leur offrir autant de possibilités pour améliorer leur niveau de vie", note le rapport. Mais, pour son auteur, ce constat doit aussi être nuancé : "[...] L'hétérogénéité croissante des profils éducatifs et économiques des arrivants soulève des questions importantes quant à l'intégration et la réussite des immigrés dans l'Amérique d'aujourd'hui".

Le rapport souligne l'importance de l'éducation dans la détermination du salaire et de la position sociale des enfants d'immigrés.  L'accroissement ces vingt dernières années de l'immigration en provenance d'Asie, des Caraïbes et d'Amérique latine a aboutit à une situation "complexe": "Tandis qu'un tiers des immigrés récents ne sont même pas diplômés du secondaire [30,7% sur la période 2000-2004, NDLR], plus de 10% ont un diplôme du supérieur [12,1% sur la même période, NDLR]. La communauté latino-américaine serait la moins qualifiée a contrario des ressortissants asiatiques et européens.

Si le travailleur immigré de la seconde génération continue à gagner plus que le travailleur non-immigré - ce qui peut laisser penser à l'efficacité du modèle d'intégration américain -, l'écart s'est considérablement réduit sur les 25 dernières années, de 17,8% à 6,3%. "Si le déclin des salaires se prolonge pour la seconde génération et celles qui suivent, les difficultés économiques persisteront et l'intégration dans la société américaine sera plus difficile". D'ici 2030, le travailleur immigré pourrait gagner moins que le travailleur non-immigré, selon le rapport.

Ce déclin ne serait pas important si les générations futures n'étaient pas affectées par la situation de leurs parents. Or, le rapport du Pew montre qu'il existe aux États-Unis un "fort" niveau de corrélation entre générations, quelque soit le groupe national étudié: "Les familles d'immigrés transmettent à leurs enfants à peu près le même degré d'avantages ou de désavantages économiques que les familles de non-immigrés [...] Ainsi, 40% des différences de salaires persistent entre la première et la deuxième génération d'immigrés".

Si ces différences sont atténuées par la réussite académique et donc le niveau d'étude, l'augmentation du nombre d'immigrés pas ou peu qualifiés constitue un frein à l'ascension sociale de leurs enfants. "Les enfants d'immigrés peu qualifiés et faiblement rémunérés devront sans doute grimper une pente très rude pour atteindre la parité économique avec les non-immigrés".

La publication de ce rapport intervient dans un contextelatinos de doute sur la réalité de l'ascension sociale aux États-Unis, un pays dont l'identité a en partie été forgée par la force de ses mythes, dont celui du self made man et du rêve américain. Des mythes malmenés par la naissance ou le renforcement d'un sentiment de non-reconnaissance au sein de certaines communautés, notamment chez les latinos, qui ont investi les secteurs clés de l'économie américaine (bâtiment, restauration, transports...). Comme en témoignent les grandes manifestations d'avril 2006 (ci-contre) contre le vote d'un projet de loi par le Congrès criminalisant les immigrés illégaux et ceux qui leur accordaient des aides humanitaires, et prévoyant la construction d'une palissade le long d'un tiers de la frontière mexicaine.

Dans son estimation de 2006, le US Census Bureau dénombrait, sur un total estimé à 299 millions d'habitants, plus de 198 millions de Blancs dits "Caucasiens", 44 millions de latino-Américains, 37 millions de Noirs, 12 millions d'Asiatiques, 6 millions d'Amérindiens, Hawaïens et autres.

2 août 2007

LA SAGA DE l'ETE: LES VACANCES DE M.SARKOZY - Bienvenue à Wolfeboro (New Hampshire)

Nicolas et sa famille ont choisi les Etats-Unis pour passer leurs vacances d'été. Son arrivée dans la petite ville de Wolfeboro est très attendue. Publié sur wolfeboro.net 

Nicolas Sarkozy, Welcome to Wolfeboro!

Thursday, 02 August 2007 Welcome Nicolas Sarkozy!!200px_President_Nicolas_Sarkozy

Enjoy Wolfeboro and Lake Winnipesaukee, try some of the local restaurants (I would suggest Lemon Grass in Center Harbor, and East of Suez right up the street, no trip would be complete without a stop at the Wolfetrap, and a few beverages and good eats at Garwoods)- and for a great cup of coffee go to Lydia's Cafe, downtown! (had to get in a few plugs) We hope to see you downtown!

Keith , Wolfeboro.net

p.s. if you want to learn to wakeboard, the BEST water sport on winni, drop a line!

9 mai 2007

SARKOZY L'AMERICAIN - revue de presse

La presse américaine juge plutôt positivement l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française.

L'élection de Nicolas Sarkozy, dimanche 6 mai 2007, à la présidence de la République fait la Une de nombreux journaux américains dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre la France et les États-Unis après le refus français de s'engager en Irak.

"CINQ LEÇONS". Pour le Miami Herald, cinq leçons sont à tirer de l'élection du 6 mai. Première leçon: "La France se repolitise", avec un taux de participation de 84%, le plus fort depuis la création de la cinquième République en 1958, qui donne au président élu "une légitimité inhabituellement forte". Deuxième leçon: Les extrêmes, gauche et droite, sortent affaiblis du scrutin. Troisième leçon: "L'émergence d'un parti centriste qui cherche à se distinguer de la droite. C'est tout à fait nouveau en France". Selon l'éditorialiste, "Royal et Bayrou [décrit comme le "courageux candidat du nouveau centre"] ont perdu l'élection faute d'avoir conclu une alliance" entre les deux tours. "Le jour viendra", affirme-t-il. Quatrième leçon: "La fin du gaullisme"."Même si Sarkozy est très français dans son éducation - il ne parle pas Anglais! - il n'est ni Jacobin ni Gaulliste", note le journal. Son élection devrait permettre de "réconcilier la droite nationaliste française et le conservatisme moderne pratiqué ailleurs". Cinquième leçon: "L'échec désatreux de la gauche française", en raison, selon le Miami Herald, de la "stagnation, de l'ethnocentrisme, et du refus socialiste de se coaliser avec les mouvements à sa droite". De deux choses l'une pour le parti socialiste: "Soit il se modernise et se rapproche de la social démocratie internationale, soit il entre dans une période de lent et long déclin", écrit l'éditorialiste.

SARKOZY: UN "OUTSIDER". Dans un article intitulé "Sarkozy gagne la chance de prouver à ses détracteurs qu'ils ont tort", le New York Times parle de "Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Bosca", ce "derviche des idées qui inspire à la fois l'espoir et la crainte", comme "la figure la plus controversée à entrer à l'Elysée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale." 

"Nicolas Sarkozy est un peu un outsider, souligne le journal, étant le premier fils d'immigré à accéder à la présidence d'un pays qui ne parvient toujours pas à intégrer sasarko deuxième génération d'immigrés, étant aussi le petit fils d'un juif séfarade converti au catholicisme dans un pays qui continue d'être traversé par l'antisémitisme, étant enfin diplômé d'un système éducatif public en crise dans un pays longtemps gouverné par les technocrates issus de l'élite, des grandes écoles".

"UNE BONNE CHOSE POUR LES AMÉRICAINS". Pour sa part, CNN,  la chaîne d'information américaine en continu, revient sur les quelques mots prononcés par Nicolas Sarkozy à l'attention des États-Unis, quelques minutes après 20 heures depuis la salle Gaveau dans le 8ème arrondissement de Paris. Dans son discours, le président élu avait notamment dit que la France se tiendrait aux côtés des Américains quand les Etats-Unis "auront besoin d'elle" en ajoutant que l'amitié, "c'est aussi accepter qu'on puisse penser différemment". Et d'appeler les États-Unis à "prendre la tête" du combat contre le réchauffement climatique... Dans The Late Night Edition, animée par Wolf Blitzer, Richard Lugar, sénateur républicain de l'Indiana, affirmait que "l'élection de Sarkozy [serait] une bonne chose pour nous [Américains] [...] Ses positions sont beaucoup plus en phase avec les nôtres". Il est rejoint par un sénateur démocrate: "Ce serait bien d'avoir un président français n'ayant pas une réaction de rejet par rapport aux États-Unis".

LA DEFAITE PREVISIBLE DE SEGOLENE ROYAL. Un éditorialiste du Washington Post place, lui, la victoire de Sarkozy - ou plutôt la défaite de Ségolène Royal - dans le contexte plus large des défaites des partis sociaux-démocrates en Europe et dans le monde contre "les forces de la globalisation et hostiles à l'immigration". Il cite les exemples de l'image négative du premier ministre travailliste Tony Blair en Grande-Bretagne, l'arrivée au pouvoir en 2006 des conservateurs en Suède après plusieurs décennies de gouvernement social-démocrate, ou encore du Canada où le parti conservateur de Stephen Harper est revenu aux affaires après 14 années d'absence.

L'économie et l'immigration: deux thèmes qui justement auraient fait chuter Royal, selon l'éditorialiste. Sur l'économie: "Sarkozy a promis de créer de l'emploi et de la croissance par la déréglementation [...] Royal a défendu, elle, la préservation et même l'extension de la-déjà-très-généreuse-protection sociale française [...] La clarté de Sarkozy a triomphé de la bien pensance de Ségolène Royal". Autre différence, sur la politique de l'immigration cette fois-ci: alors que Sarkozy s'est donné "l'image d'homme dûr [...], là encore, Ségolène Royal s'est défendue en offrant sa propre version du patriotisme politique: il fallait, selon elle, que les citoyens français apprennent les paroles de la Marseillaise et qu'ils aient un drapeau français dans leur placard ".

4 mai 2007

WAL-MART, EPINGLEE PAR HUMAN RIGHTS WATCH POUR VIOLATION DU DROIT SYNDICAL

Un rapport dénonce, une fois de plus, les pratiques anti-syndicales qui ont cours dans les magasins du géant américain de la grande distribution.

Wal-Mart, la plus grande enseigne de distribution au monde selon le magazine Fortune, est accusée de violation "flagrante" du droit syndical dans un rapport de l'organisation Human Rights Watch, intitulé "Discounting rights: Wal-mart's Violation of US Workers' Right to Freedom of Association", publié le 1er mai 2007, date de la fête mondiale du travail.

Cette enquête vise plus largement à pointer les carences du droit du travail outre-Atlantique, pourtant protégé par les conventions internationales de l'organisation internationale du travail (OIT) dont les États-Unis sont membre.

STRATÉGIES COMPLEXES ET MULTIPLES. Les pratiques du géant américain pour entraver la liberté syndicale avaient déjà été pointées dans le film "Wal-Mart:  the high price of low cost", sorti en 2006.

Selon Human Rights Watch, Wal-mart utiliserait des stratégies "complexes et multiples": diffusion de vidéos décourageant nouveaux cadres et employés de se syndiquer, pressions diverses, menaces, licenciements, censure d' informations sur le droit du travail... Le rapport parle notamment de la mise en place d'une hotline spéciale que les responsables d'unités pouvaient utiliser pour prévenir la maison mère de Betonville (Arkansans) de la formation d'un syndicat dans leur magasin. Les appels étaient ensuite centralisés dans une base de données appellée Remedy system (NDLR, système remède), qui permettait à la maison mère de repérer et suivre l' évolution des syndicats à travers le pays. 

L'enseigne aurait également mis sur pied la pratique dite de l'unit packing, observée dans l'un des magasins, visant à affaiblir la mobilisation collective en isolant les éléments pro-syndicats des autres employés ou en empêchant le vote aux élections syndicales. wal_mart_logo1

CLIMAT DE PEUR. Ces méthodes auraient installé un climat de "peur" parmi les employés. "Beaucoup de travailleurs craignent que s'ils n'expriment ou ne font qu'écouter des arguments favorables aux syndicats, ils pourraient faire l'objet de représailles, même se faire licencier", selon HRW.

Ce climat de peur aurait empêché les employés de se mobiliser contre les nombreuses atteintes de l'enseigne au droit du travail. "Wal-mart est [...] le plus gros employeur privé des États-Unis, avec pratiquement 1,3 millions d'employés et près de 4 000 magasins sur le sol américain. Aucun de ces 1,3 millions d'employés n'est représenté au sein d'un syndicat. Ce n'est pas un hasard", note Human Rights Watch. Wal-Mart est, en effet, régulièrement traînée en justice pour dépassements de temps de travail, non paiement d'heures supplémentaires, discrimination contre les femmes et les personnes handicapées. Pour la plupart, ces recours n'ont toujours pas donné de résultats, constate HRW.

La constatation de ces manquements aurait, par ailleurs, entraîné, en 2006, le retrait du gouvernement norvégien de l'actionnariat de l'enseigne. En effet, le Conseil d'éthique norvégien faisait état dans une recommandation de novembre 2005 de "violations sérieuses et systématiques des droits de l'Homme [au sein des établissements Wal-Mart à travers le monde] comme le meurtre, la restriction de libertés, le travail forcé, les pires formes de travail et d'exploitation d'enfants".

SILENCE. Pour l'heure, la direction de Wal-mart n'a pas réagi à la publication du rapport de HRW. Sur la page internet réservée à la presse, une dépêche datée du 26 avril 2007 rappelle que Wal-Mart a été distinguée par l'armée du Salut pour son "excellence en philanthropie d'entreprise"...

28 avril 2007

QUI ETES-VOUS M.OBAMA ?

Charismatique, charmeur, ambitieux, jeune... Tout semble marcher pour l'étoile montante de la politique américaine. Pourtant les questions sur son positionnement restent nombreuses.

Un journaliste lors d'une conférence de presse à Washington, D.C, le mois dernier: "M. Obama, quelle est votre place dans l'Histoire? " Et Barak Obama de s'esclaffer... Son histoire, le flamboyant sénateur de l'Illinois est en train de l'écrire. Le mois dernier, il révélait à la surprise générale avoir recueilli quelques 25 millions de dollars pour sa campagne électorale, talonnant sa principale adversaire pour l'investiture démocrate, la sénatrice de New York Hillary Clinton, qui recueille, elle, 26 millions de dollars. Un mois plus tard, un sondage le plaçait  pratiquement à égalité de voix avec Clinton dans la course à l'investiture, avec un léger avantage pour la sénatrice.

RÉVÉLATION. Le parcours qui a mené le jeune Obama, 46 ans, au devant de la scène politique américaine a tout pour plaire à une Amérique qui raffole de ses self made men. Car Barak Obama est un phénomène à plusieurs égards. Il y a eu sa révélation lors de la convention démocrate de 2004, lorsque ce jeune homme politique, encore inconnu du grand public, monté à la tribune pour prononcer un discours de soutien au candidat John F. Kerry, a électrifié la foule par son verbe.

Il y a son parcours personnel. Né à Hawaï d'un père kenyan et d'une mère hawaïenne, Obama grandit sans son père, retourné au pays.  Étudiant à Columbia, Chicago puis à Harvard, il devient le premier président noir du prestigieux Harvard Law Review. Ses études de droit finies, il retourne à Chicago où il devient avocat et professeur de droit constitutionnel. En 2004 vient la consécration politique quand il est élu sénateur de l'Illinois.

Son bilan àobama ce poste est fait de bon et de moins bon. Dans les bons points: sa condamnation de vive voix de la guerre en Irak, ses positions pour l'enregistrement des interrogatoires de police, intervenues après l'exécution de prisonniers innocents, ou encore sa présence à la Nouvelle-Orléans au lendemain de l'ouragan Katrina. Dans les mauvais: son incapacité, malgré les tentatives, à doter les citoyens de l'Illinois d'une couverture médicale minimum (comme dans l'Etat du Massachussetts depuis 2006) ou encore ses retournements de veste fréquents qui se concrétisent au travers d'alliances avec le camp conservateur.

Il y a enfin son charisme, sa capacité à captiver les foules par son aisance à l'oral et sa décontraction. Parfois, son auditoire l'applaudit tellement fort qu'Obama doit s'interrompre, comme lors de son déplacement au Kenya en 2007. Son visage dégage une impression de sérénité et de détermination, comme la statue de son idole politique, le président Abraham Lincoln, qui surveille silencieusement le Mall de Washington, D.C.

DOUTES. Mais il y a aussi les questions, les obstacles qui se dressent à lui dans la course à la Maison blanche. Sera-t-il soutenu par la communauté afro-américaine qui voit en lui un "faux noir"? Obama ne manque pas de multiplier les symboles pour s'attirer ce "vote noir", traditionnellement acquis au camp démocrate, comme lors de sa déclaration de candidature en février dernier à Springfield (Illinois) la ville où Abraham Lincoln a appelé à l'abolition de l'esclavage.

Puis, après s'être prononcé contre l'envoi de troupes  en Irak, quelle est sa vision de la politique étrangère américaine? Lors d'un déplacement en début d'année au Kenya, Obama a donné des indices. La foule était venue l'acclamer ce jour-là dans le bidonville de Kibera, le plus grand au monde. Obama lui a répondu sans détour que les États-Unis ne l'aiderait pas, il fallait que les Kenyans, ses "frères", s'aident "eux-mêmes". Décéption. Les applaudissements se taisent aussitôt.

Enfin comment va-t-il se démarquer de ses adversaires démocrates à l'investiture? Pour un chroniqueur de Rock'n'roll Magazine qui l'a suivi pendant plusieurs semaines, Obama "devra trouver sa place entre le populisme de John Edwards [co-listier malheureux de John Kerry en 2004] et le 'centrisme pragmatique' d'Hillary Clinton". Un premier débat qui s'est tenu entre les différents candidats à l'investiture il y a quelques jours n'aurait pas tourné à l'avantage du sénateur de l'Illinois. Selon le New York Times, "Obama, réputé pour être dynamique, était réservé et prudent, assez inexistant".  A voir...

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