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Le retour de Tocqueville
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28 avril 2007

QUI ETES-VOUS M.OBAMA ?

Charismatique, charmeur, ambitieux, jeune... Tout semble marcher pour l'étoile montante de la politique américaine. Pourtant les questions sur son positionnement restent nombreuses.

Un journaliste lors d'une conférence de presse à Washington, D.C, le mois dernier: "M. Obama, quelle est votre place dans l'Histoire? " Et Barak Obama de s'esclaffer... Son histoire, le flamboyant sénateur de l'Illinois est en train de l'écrire. Le mois dernier, il révélait à la surprise générale avoir recueilli quelques 25 millions de dollars pour sa campagne électorale, talonnant sa principale adversaire pour l'investiture démocrate, la sénatrice de New York Hillary Clinton, qui recueille, elle, 26 millions de dollars. Un mois plus tard, un sondage le plaçait  pratiquement à égalité de voix avec Clinton dans la course à l'investiture, avec un léger avantage pour la sénatrice.

RÉVÉLATION. Le parcours qui a mené le jeune Obama, 46 ans, au devant de la scène politique américaine a tout pour plaire à une Amérique qui raffole de ses self made men. Car Barak Obama est un phénomène à plusieurs égards. Il y a eu sa révélation lors de la convention démocrate de 2004, lorsque ce jeune homme politique, encore inconnu du grand public, monté à la tribune pour prononcer un discours de soutien au candidat John F. Kerry, a électrifié la foule par son verbe.

Il y a son parcours personnel. Né à Hawaï d'un père kenyan et d'une mère hawaïenne, Obama grandit sans son père, retourné au pays.  Étudiant à Columbia, Chicago puis à Harvard, il devient le premier président noir du prestigieux Harvard Law Review. Ses études de droit finies, il retourne à Chicago où il devient avocat et professeur de droit constitutionnel. En 2004 vient la consécration politique quand il est élu sénateur de l'Illinois.

Son bilan àobama ce poste est fait de bon et de moins bon. Dans les bons points: sa condamnation de vive voix de la guerre en Irak, ses positions pour l'enregistrement des interrogatoires de police, intervenues après l'exécution de prisonniers innocents, ou encore sa présence à la Nouvelle-Orléans au lendemain de l'ouragan Katrina. Dans les mauvais: son incapacité, malgré les tentatives, à doter les citoyens de l'Illinois d'une couverture médicale minimum (comme dans l'Etat du Massachussetts depuis 2006) ou encore ses retournements de veste fréquents qui se concrétisent au travers d'alliances avec le camp conservateur.

Il y a enfin son charisme, sa capacité à captiver les foules par son aisance à l'oral et sa décontraction. Parfois, son auditoire l'applaudit tellement fort qu'Obama doit s'interrompre, comme lors de son déplacement au Kenya en 2007. Son visage dégage une impression de sérénité et de détermination, comme la statue de son idole politique, le président Abraham Lincoln, qui surveille silencieusement le Mall de Washington, D.C.

DOUTES. Mais il y a aussi les questions, les obstacles qui se dressent à lui dans la course à la Maison blanche. Sera-t-il soutenu par la communauté afro-américaine qui voit en lui un "faux noir"? Obama ne manque pas de multiplier les symboles pour s'attirer ce "vote noir", traditionnellement acquis au camp démocrate, comme lors de sa déclaration de candidature en février dernier à Springfield (Illinois) la ville où Abraham Lincoln a appelé à l'abolition de l'esclavage.

Puis, après s'être prononcé contre l'envoi de troupes  en Irak, quelle est sa vision de la politique étrangère américaine? Lors d'un déplacement en début d'année au Kenya, Obama a donné des indices. La foule était venue l'acclamer ce jour-là dans le bidonville de Kibera, le plus grand au monde. Obama lui a répondu sans détour que les États-Unis ne l'aiderait pas, il fallait que les Kenyans, ses "frères", s'aident "eux-mêmes". Décéption. Les applaudissements se taisent aussitôt.

Enfin comment va-t-il se démarquer de ses adversaires démocrates à l'investiture? Pour un chroniqueur de Rock'n'roll Magazine qui l'a suivi pendant plusieurs semaines, Obama "devra trouver sa place entre le populisme de John Edwards [co-listier malheureux de John Kerry en 2004] et le 'centrisme pragmatique' d'Hillary Clinton". Un premier débat qui s'est tenu entre les différents candidats à l'investiture il y a quelques jours n'aurait pas tourné à l'avantage du sénateur de l'Illinois. Selon le New York Times, "Obama, réputé pour être dynamique, était réservé et prudent, assez inexistant".  A voir...

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Commentaires
K
Merci pour cet éclairage Alexis... je dois t'avouer que pour le Kenya je n'étais pas au courant. Mais quoi qu'il arrive, Obama ou Clinton, c'est tout de même autre chose que GW Bush, n'est-ce pas?
Le retour de Tocqueville
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