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Le retour de Tocqueville
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4 août 2006

REVUE DE PRESSE POUR "AMERICAN VERTIGO"

Accueil pour le moins mitigé de la presse française et américaine reservé au livre de Bernard-Henri Lévy, American Vertigo: sur les pas d'Alexis de Tocqueville sur lequel je vous livrais mes impressions, non moins mitigées, dans mon message du 29 juillet 2006 crânement intitulé "American Vertigo: sur les pas d'Alexis de Tocqueville, de Bernard-Henri Lévy". 

AUX ÉTATS-UNIS

THE NEW YORK TIMES. dans des passages sélectionnés par le magazine littéraire français les Arènes, écrit "c'est l'excursion habituelle, bizarre, boursoufflée, fanatique et faussement culturelle qu'adorent les journalistes européens depuis cinquante ans... Toutes les dix pages ou à peu près, Lévy fonce dans un mur... Il écrit comme un étudiant cherchant à remplir sa copie d'examen".

THE BOSTON GLOBE. Il enfonce le clou: "Je ne peux prendre Lévy au sérieux. J'étais plongé dans son premier article dans Atlantic [une revue américaine] jusqu'à ce que je tombe sur la phrase 'Détroit sublime Détroit'. J'ai éclaté de rire".

THE LOS ANGELES TIMES. "Mis à part qu'Alexis de Tocqueville et BHL sont tous les deux français, ils n'ont rien en commun. Tocqueville était un juriste imprégné de pragmatisme et d'idéaux moraux. M. Lévy est un intellectuel à paillettes, beau parleur un peu snob... Ses choix concernant les lieux à visiter et les personnes à rencontrer manquent cruellement de discernement... On a droit à une postface fastidieuse, sans la moindre conclusion originale".

La critique Marianne Wiggins, également au LA Times avance en parlant de Lévy: "peu lui importe qu'en Amérique, comme dans les banlieues françaises, majoritairement arabes et musulmanes, la majorité blanche doive affronter de nouvelles réalités celles d'une population de couleur en plein essor et déterminée à réclamer sa part du gâteau". Ce n'est pas tout à fait vrai. Même si BHL n'en parle pas exactement en ces termes, il évoque largement la question de ces minorités, hispaniques, noires, homos notamment, qui "réclament leur part du gâteau" pour reprendre les termes utilisés par la journaliste. "Vive monsieur de Tocqueville", conclue-t-elle.

USA TODAY. "C'est le pire de Lévy... Les phrases sont construites comme si les idées et les mots faisaient du stock car... A la fin, Lévy s'interrompt lui-même pour ajouter, mettons mes idées au clair. Si seulement il l'avait fait". 

THE SAN FRANCISCO CHRONICLE. "Lévy a écrit pendant qu'il voyageait. Tocqueville a d'abord voyagé, puis ensuite écrit. Lévy a écrit sur les Américains et lui. Tocqueville a écrit sur l'Amérique, point... L'égo affleure à chaque page et ses manières les plus grandiloquentes encore, comme celle de la phrase qui fait une page entière [je ne l'ai pas trouvée], éloigneront certains lecteurs."

THE HOUSTON CHRONICLE. "Lévy ne semble pas chausser de la même pointure que Tocqueville".

THE GLOBE AND MAIL. Bernard-Henri Lévy est une célébrité philosophe auto-proclamé intellectuel et monsieur-je-sais-tout ... Le livre se conclut sur 71 pages de réflexions qui représentent un tour de force de langue de bois incompréhensible. Apparemment, personne n'a édité ce livre en s' assurant que quelqu'un le comprendra. Ce livre n'aura sûrement pas l'impact et la longévité de l'original" .

EN FRANCE

LE MONDE. La rédactrice-en-chef Sylvie Kaufmann voit du bon et du moins bon. Surtout une déception. "Souvent , dans on récit, BHL met le doigt sur de vraies questions, mais passe son chemin avant d'avoir trouvé la réponse. C'est dommage. Au début de son voyage, l'auteur indique avoir 'parcouru les permières pages' d'un livre que le sociologue Alan Wolfe lui a donné la veille à Boston. Ce livre, 'One Nation after all', peut-être aurait-il dû le lire jusqu'au bout".

LIBÉRATION. Selon Laurent Mauriac, le livre a déjà permis à BHL de "se faire une petite place dans les médias américains, heureux de son 'anti-antiaméricanisme' proclamé, et intrigués par ses positions sur la guerre en Irak ou la situation en Israël."

LIRE. Philippe Delaroche, auteur d'un article dithyrambique sur American Vertigo, devrait être empaillé et placé dans le salon de BHL. "Malgré d'inévitables angles morts, l'exploit d'American Vertigo est d'aboutir au tableau le moins complaisant possible: celui d'une Amérique restituée jusque dans ces moindres nuances", écrit-il. "Digne cadet de Tocqueville, BHL rappelle qu'aucune nation ne condense aussi exclusivement la confiance - et l'envie. Delaroche fait mentir ceux qui disent que les journalistes n'ont pas de courage intellectuel...

LE MAGAZINE LITTÉRAIRE. Un peu plus circonspecte, Pierrine Simon-Nahum écrit: "Certes, on retrouve quelques-uns des grands traits qui font la specificité de son style: l'enquête, le portrait de l'Amérique aujourd'hui dont certains se plairont à l'avance à critiquer l'aspect lacunaire; la question du Mal, abordée à travers la dénonciation de l'antiaméricanisme qui sévit en France. S'agit-il pour autant de remettre ses pas dans ceux de Tocqeville?"

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