COMMENT S'HABILLER ?

"Ils se ressemblent vraiment tous sur ce campus!", me suis-je exclamé intérieurement en descendant la longue Commonwealth Avenue. Qu'est ce que c'est? Les cheveux, non. Le visage, non. Les habits? Oui. C'est ça les habits! Quelques commandements pour se fondre dans la communauté étudiante américaine.

UNE CASQUETTE DE BASE BALL TU PORTERAS. L'étudiant américain porte volontiers une casquette, celle d'une équipe de base ball locale de préférence. Pour les étudiants de BU, il s'agit de la légendaire casquette des Red Sox, traditionnellement bleue avec un "B" rouge et une paire de chaussettes de la même couleur, d'un coût de 20 dollars à la boutique des fans. Les sexes sont parfaitement égaux devant la casquette de base ball. Les garçons la portent aussi bien que les filles. Et pas seulement les jours de matches. La casquette permet d'afficher ostensiblement son camp.

En hiver, la tendance est plutôt au "beannie", ou "bonnet", généralement de marque. Les deux marques les plus représentées sur le campus sont assurément Nort

hface et Colombia, disponibles dans tous les magasins du campus en réduction pour les étudiants de BU.

L'ÉCHARPE TU NE PORTERAS POINT. L'étudiant américain ne met rien autour du cou. "Ce sont les Européens qui mettent des écharpes", m'affirme Roberta Turri, responsable des programmes d'échanges internationaux à BU. "Ah oui? Et pourquoi les étudiants américains n'en mettent-ils pas?" je l'interroge. "C'est parce que ça vous rend malades". Regard dans le vide. Je ne m'attendais pas du tout à cette réponse. Bien qu'il est vrai que j'avais un rhume ce jour-là. Pas sûr en revanche qu'il soit du à mon écharpe.   

ci-contre: Il ne manque plus que le polo et le jogging pour que John Kerry, sénateur du Massachussetts coiffé d'une casquette des Red Sox, ressemble à l'étudiant américain moyen

. De quoi tordre le cou à de nombreux préjugés, en particulier celui de l'individualisme. L'individu est en fait le grand absent de cet édifice social.

DES TONGUES EN HIVER TU PORTERAS. Des jeans, filles comme garçons. Ou des joggings... Aux pieds, tongues ou baskets. Intéressant phénomène que celui des tongues. Celles-ci restent aux pieds de l'étudiant américain qu'il pleuve ou qu'il vente, en été comme en hiver, par -20° celsius.

DE SPORTSWEAR TU TE COUVRIRAS. Moins de chemises, plus de polos... La mode est au sportswear sur les campus américains. Pas de veste. Les filles comme les garçons sont friands de l'habillement sportif dont ils se servent pour faire du sport, aller en cours, ou comme pyjamas... Les garçons sont en tee-shirt. Parfois, flanqués d'un message. "Légalisez le cannabis", "Je suis un fénéant" en sont quelques exemples. Pierre, mon ami français, pense que c'est une manière de "dire quelque chose sans le dire". Couper l'interaction avant qu'elle n'ait lieu. Ou au contraire de la créer, comme  cette femme qui portait un tee-shirt "j'ai une bombe" alors qu'elle s'apprêtait à prendre l'avion. Pour le coup, la pauvre passagère a du ressentir très violemment le poids de l'interaction.

LES COULEURS DE TON UNIVERSITÉ TU ARBORERAS. Une différence vestimentatire fondamentale entre le Vieux et le Nouveau Continent: beaucoup d'étudiants américains portent les couleurs de leur université. Des polos, des tee-shirts, des chaussettes estampillées Boston University. Une manière pour les étudiants, là encore, d'afficher leurs couleurs, d'envoyer un message au reste de la communauté. L'afficher comme un trophée dans un pays où l'universté dans laquelle on entre est si importante. Une manière aussi pour l'université de créer un esprit de communauté au sein de l'université. Toujours ces communautés... Elles se rappellent à mon bon souvenir tout au long de mon expérience. Voilà ce que sont les États-Unis, un ensemble de communautés.  L'association, la famille, l'Église, l'université, la ville, l'Etat..