FACEBOOK

Un phenomene nouveau, inquietant pour certains et passionnants pour d'autres, le Facebook n'en finit pas de dechainer des debats virulents sur les campus americains et en dehors.

Le Facebook est une invention d'une poignée - inspirée - d'étudiants d'Harvard qui, en 2004, decident de creer un énorme trombinoscope electronique pour tous les étudiants et eleves de high schools américains.

Grâce au Facebook, chaque étudiant a la possibilité de mettre son profil en ligne afin de faire connaître son visage, ses goûts, ses origines, son bord politique et meme son orientation sexuelle au reste de la communauté étudiante.

Le principe du Facebook est enfantin. Si un(e) étudiant(e) vous plaît, vous pouvez choisir de le friender, c'est-à-dire de le ou la consacrer au vu et au su de tous votre ami(e). Libre a elle ou lui de refuser ou d'accepter

ci-contre: un étudiant consultant le Facebook

L'utilisateur peut aussi creer et mettre des albums photo en ligne, envoyer des messages ou même créer des groupes d'amis pour faciliter la diffusion d'invitations. Il peut egalement choisir de mettre ses coordonnees pour etre contacte.

Le but du jeu est, à terme, de faciliter les rencontres amicales et/ou amoureuses, difficiles dans des campus de grandes taille comme celui de BU ou plus de 30 000 etudiants se cotoient quotidiennement. Le Facebook est particulierement utilise par la tres large communaute gay de l'universite pour tisser des liens.

Un succès énorme

Le Facebook connaît d'ores-et-déjà un succès énorme. Le nombre d'universités et de high schools partenaires ne cesse de croître.  Des universites anglaises sont desormais partenaires.

La création du Facebook a même accouché d'un nouveau vocabulaire. De nouveaux verbes comme to friend someone, to befriend somebody ou encore to be facebooked sont apparus dans la bouche des etudiants.

Meme si ces derniers sont pour l'instant, de fait, les seuls à manier ce langage, des spécialistes estiment que le Facebook pourrait donner naissance à une nouvelle définition du terme friend, plus proche de la notion de "connaissance" que de l' "ami" à proprement parler.

Mais le succès du Facebook doit aussi être compris dans le contexte d'une génération extrêmement friande de nouvelles technologies, qui place plus de temps l' i-pod aux oreilles que le livre à la main, et qui est, de plus, davantage sensible à la notion d'auto-affirmation que les générations précédentes. Pour beaucoup, le facebook est, en effet, une maniere d'exister dans la communaute.                                     

                                                                    "J'ai mis ta mère sur Facebook" -                                                                                                            

"C'est la mort de l'interaction sociale"

Ceux qui dénoncent le Facebook sont souvent ceux qui contribuent à son succès. Beaucoup comme Ann-Marie, étudiante de deuxième année, reconnaissent que le Facebook accroit la supericialite des rapports humains tout en se ruant sur son clavier d'ordinateur pour mettre a jour son profil.

"Je connais un garçon dans mon cours d'écriture, je ne lui ai jamais parlé... Pourtant je sais d'où il vient, ce qu'il aime comme musique, quels sont ses films préférés... et tout ça grâce au Facebook".

Pour sa part, Lorenzo pense que Facebook rime avec "mort de l'interaction sociale". Cet étudiant italien de première année est un des seuls à résister toujours à l'envahisseur électronique et pour cause, il a peur, dit-il, que ses donnees personnelles soient utilisees contre lui.

De nombreux cas de violations de données confidentielles ont effectivement été rapportés depuis la création du Facebook. Par exemple, certains employeurs s'en seraient servis pour connaître les orientations politiques ou sexuelles d'un candidat a l'embauche.

Par ailleurs, des rumeurs selon lesquelles le Pentagone se servirait du Facebook pour traquer et arrêter les etudiants anarchistes, se font de plus en plus bruyantes.

Effets pervers

Plus marginalement, le Facebook a notamment eu pour effet de créer une gigantesque "course à l'ami" à laquelle concourent plusieurs milliers de fanatiques. Mon roommate Hugo le consulte tous les jours pour voir comment évolue son nombre d'amis. Quelle n'a pas été à sa joie lorsqu'il a atteint son 100ème en Septembre dernier.

D'autres développent une véritable obsession du Facebook. C'est le cas de Mete, un étudiant turc de première année, qui met regulierement a jour ses données, change sa photo toutes les semaines.

Le Facebook vient tout juste de recevoir 13 millions de dollars d'un investisseur basé dans la Sillicon Valley. De quoi nourrir des rêves d'expansion...