Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le retour de Tocqueville
Archives
18 décembre 2005

ADERALL ... ET CA REPART!

Les finals approchant, beaucoup d'etudiants rivalisent d'ingéniosité pour donner le meilleur le jour "J". Pour certains, cela passe par une bonne hygiène de vie (sport, pauses régulières dans le travail, sommeil...). Mais pour d'autres, la solution s'appelle "aderall".

L'aderall est la dernière version, plus puissante, de Ritalin, un médicament se présentant sous la forme de petits cachets ovals, prescrits pour les personnes présentant des troubles de la concentration - ou ADD (Attention Deficit Disorders). Prescrite par un spécialiste, la consommation d'aderall est bien entendu légale. Pourtant, sans disposer de statistiques précises, les experts estiment que la consommation illégale du médicament, par des étudiants parfaitement sains, a explose ces dernières années sur les campus américains, parfois a l'insu de l'administration des universités.

Le marche souterrain de l'aderall

Avec la recrudescence des cas d'ADD ces dix dernières années, il est devenu très facileimages de se procurer de l'aderall. Les précieux cachets font l'objet d'un commerce souterrain important qui fonctionne grâce au bouche-a-oreille. Sur ce marche un peu particulier, les malades sont les offreurs et les étudiants a la peine dans leurs révisions les demandeurs. Mon roommate Hugo fait partie de la première catégorie.

Atteint de troubles de la concentration depuis son plus jeune âge, un médecin lui prescrit régulièrement de l'aderall en fonction de sa charge de travail. Hugo revend ses cachets pour cinq dollars l'unité. En période de finals, en bon connaisseur du fonctionnement de l'économie de marche, il en augmente le prix. "Je me fais beaucoup d'argent comme ça" dit-il sourire aux lèvres et billets en poche.

L'échange prend parfois des allures de deals, discrètement dans une chambre, loin de tout regard. Interrogé sur la moralité d'un tel marché, Hugo répond que l'aderall est "un stimulant comme le café". "Y'a donc pas de mal à en vendre. Sinon, il faudrait interdire le café!" ajoute-t-il.

La prise d'aderall peut parfois avoir des conséquences inattendues. Morgane, étudiante de 2eme année, se souvient d'une scène incongrue. L'an dernier, sa roommate avait pris un cachet d'aderall pour l'aider dans ses révisions. S'étant arrêtée au milieu de celles-ci pour ranger son bureau, elle a finit par réarranger sa chambre toute entière!   

Les effets secondaires de l'aderall restent cependant méconnus. Des témoignages concordent pour dire que la prise ponctuelle du médicament provoque des "maux de tête", des "tremblements" ou encore des "insomnies". Et la liste s'allonge. Pris en grandes quantités, l'aderall peut être mortel. Les études sur les effets d'une consommation de long terme sont encore parcellaires mais des phénomènes de dépendance, comme pour la drogue, ont d'ores-et-deja été relevés. 

Jeunesse fainéante ou compétitive?

L'aderall, comme le dopage en milieu sportif, est vu comme une manière d'améliorer les performances de l'usager. Un tel parallèle est bien sur contestable et conteste. Mais sur le campus, il n'est pas impossible que les étudiants les plus compétitifs se servent des cachets magiques pour tenter de surclasser la concurrence, avec une réussite qui n'est cependant pas toujours au rendez-vous. 

untitledMais la consommation supposée grandissante de ce médicament soulève avant tout la question du rapport des étudiants de College au travail. Beaucoup d'entre eux affirment haut-et-fort être des procrastinators, c'est-à-dire ceux qui font tout au dernier moment. Pour ceux-là, l'aderall n'est qu'une excuse supplémentaire pour remettre à demain ce qui peut être fait aujourd'hui, et se conforter ainsi dans une logique de fainéantise, aux dépends de leur santé...

Publicité
Commentaires
Le retour de Tocqueville
Publicité
Publicité